Coton bio, fibre végétale, éco-nylon, jean sans substance chimique… L’industrie de la mode, la plus polluante du secteur, entame depuis une petite décennie, sa lente conversion vers l’éco-responsable.
Une mode plus durable, plus responsable et plus éthique, inspirée par les exigences nouvelles des consommateurs, de plus en plus sensibles aux conditions de fabrication et à la transparence des produits utilisés.
Une prise de conscience des consommateurs
En 2013, le scandale de l’effondrement du Rana Plaza, un immeuble de Dacca, au Bangladesh, a levé le voile sur les conditions de fabrication des enseignes de la fast fashion. Désormais, c’est la chasse aux sorcières pour les marques qui n’auront pas une conduite exemplaire. Burberry en a fait les frais avec un véritable lynchage sur les réseaux sociaux, lorsque l’équivalent de 31 millions d’euros d’invendus ont été brûlés en 2017.

L’eco-responsable : le nouvel argument de vente
L’éco-responsable : un nouvel argument de vente qu’il faut mettre en avant
En janvier dernier, les Galeries Lafayette ont réalisé une opération, Go for Good, en partenariat avec plus de 500 marques parmi lesquelles Dior, American Vintage ou encore Adidas, pour mettre à l’honneur des produits plus responsables. Sans être pour autant exemplaires à tous les niveaux, ces pièces présentent des propriétés davantage bénéfiques pour la planète et très encourageantes pour une mode plus responsable.
Mais Go for Good n’est pas simplement une opération de communication, c’est aussi un « mouvement relationnel, créatif et engagé, au service d’une mode plus responsable » selon les propres termes du grand magasin, qui cherche à rendre accessible à tous, le beau, le bon et le bien.
Ce qui était, jusqu’à présent, l’apanage des réseaux de fabrication occidentaux, est en train de gagner la Chine, qui se soucie de plus en plus de délivrer des produits conformes aux attentes du marché. Une bonne nouvelle pour la planète !

Usine de denim à Xintang en Chine
La Chine, leader du marché mondial de l’habillement
En 2018, l’Empire du Levant est devenu numéro un du marché mondial de l’habillement, devançant désormais les Etats-Unis, selon un rapport de McKinsey & Company et du média The Business of Fashion. Avec l’essor de son économie, la richesse de la population locale (près de 1,4 milliard d’habitants) s’est rapidement développée, entraînant de nouveaux profils de consommateurs. Parmi eux, les millenials chinois, encore plus engagés que leurs contemporains européens, sur les questions de pollution et de santé. Il faut dire que ces derniers, habitant le plus souvent les grandes villes chinoises, sont les témoins direct de l’impact de la pollution qui règne dans le pays. En outre, et de plus en plus, les industriels chinois se sont vu contraints de répondre directement aux exigences des consommateurs finaux, forcés de se mettre au pas du nouveau diktat imposé par les plus jeunes générations.
Un nouveau marché chinois, plus durable et éco-responsable
Les fournisseurs chinois tentent donc de garder le rythme en s’engageant progressivement vers le durable et l’éco-responsable.
Un nouveau marché est en train de s’ouvrir, en témoignent l’orientation, en ce sens, des grands salons du textile, Intertextile, Yarn Expo et Chic qui se sont tenus en mars 2019 à Shanghai.

Les matières deviennent de plus en plus durables, facilement recyclables
On y a découvert des initiatives prometteuses pour la planète comme le projet Green Defense de Lily Textile qui a développé un polyester antibactérien qui se recycle très facilement grâce à des composants naturels d’amande et de cannelle. Mais aussi Hua Mao Nano-Tech qui utilise le basalte pour accroître le caractère chauffant d’un tissus tout en facilitant son recyclage. Matières davantage durables, ou facilement recyclables, les départements R&D des groupes industriels chinois sont sur le qui-vive pour trouver des solutions toujours plus innovantes pour offrir des solutions plus propres.
Quelques chiffres
- 13 des 20 villes les plus polluées au monde se trouvent en Chine
- Les particules fines y tuent plus d’1,5 millions de personnes par an
- L’industrie textile produit à elle seule 70 000 tonnes de déchets par jour